Le début de la fin pour Erdogan

avril 1, 2024 0 Par Mathias Weidenberg

Pour célébrer la victoire, l’opposition en Turquie, qui a remporté les élections municipales, s’est rassemblée notamment à Istanbul pour scander « la Turquie est laïque et le restera ! »

Le mot secular est ici la traduction imparfaite, le monde anglo-saxon, qui n’a jamais séparé dieu de leurs institutions, ignorant la laïcité



Et oui : l’islamisme s’est d’abord, avec l’argent américain, et le soutien de l’Union Européenne, attaqué à la République laïque turque où les employés étaient à 30% syndiqués.
La mise en place d’un agenda économique très libéral, facilité par les faiblesses d’un progressisme urbain confondant tolérance et complaisance, passe en Turquie par la destruction de la laïcité, prémices des attaques contre les services publics, et la répression syndicale.
Sans ces années libérales, où des libéraux de moeurs confondent la liberté de port de vêtements prosélytes et militant religieux avec la tolérance libérale multiculturelle, et où les islamistes détruisent les fondements républicains, il n’y a pas de domination de l’AKP pendant vingt ans.
Et les libéraux européens étaient bien contents, alors que l’industrie textile française disparaît et les ateliers se multiplient en Turquie sans syndicats, d’échanger un arrière pays d’assemblage même soumettant les athées et les laïcs à une pression religieuse avec un arrière pays d’assemblage protégé par les progrès des luttes sociales européennes.

Le libéralisme et l’islamisme sont consanguins en Turquie.

En pleine crise sociale aggravée par une inflation galopante, le peuple turc a bien compris : défendre la laïcité est l’un des outils de reconquête sociale et politique de la République.



Cette leçon devrait être méditée par les progressistes urbains français.