L’inflation, l’autre vol des revenus des salariés, après la réforme des retraites
Aujourd’hui, la mobilisation française, parallèle aux actions de nombreux salariés ailleurs en Europe et dans le monde, on pense à Verdi en Allemagne qui bloque en grève tournante le secteur des services depuis trois semaines, va être historique, et déterminante pour l’ensemble des contestations sociales.

On observe (source un think tank démocrate repris par un économiste spécialiste de conjoncture industrielle) depuis la reprise de l’inflation mondiale deux phénomènes :
- Depuis la chute des prix de l’énergie, l’inflation actuelle est alimentée non par les salaires, mais les profits des entreprises.
Même la BCE l‘a reconnu dans une réunion fin de la semaine dernière.
L’inflation actuelle, sans rattrapage des salaires, transfère la richesse des travailleurs aux propriétaires de capital, rémunérés par dividendes et rentes. - La dégradation mondiale du pouvoir d’achat, du partage des revenus nationaux, et du coût de la vie alimente une croissance exponentielle des contestations sociales.


Or, la réforme des retraites en France est traduite économiquement une baisse du revenu des salariés. C’est 5% de travail en plus sur une vie, c’est une baisse de salaire sur une vie.

Ainsi, si la France connaît une inflation moins forte que le reste de l’Europe – merci le mix énergétique – c’est aussi le pays connaissant la plus faible progression des salaires depuis le retour de l’inflation.
Macron ayant peur d’une seconde vague de contestation comme en 2018, il a décidé de creuser le déficit budgétaire avec des transferts fiscaux pour tenter de maintenir le pouvoir d’achat des classes moyennes – son électorat – mais ce n’est pas pérenne, et il n’a plus de moyens budgétaires.
La réforme des retraites est donc le premier acte d’une austérité budgétaire, et d’une crispation autoritaire à venir, la politique du gouvernement tentant de découpler mouvement social et lutte contre la vie chère.

Il est donc essentiel que les revendications des organisations syndicales commencent à dépasser le cadre du rejet de la réforme des retraites pour lier cette lutte à celle mondiale pour un partage plus juste de la richesse au profit du travail.

Il faut, comme Verdi en Allemagne réclame +10,5% sur les salaires, que la revendication commence à poser l’indexation des salaires sur l’inflation, et la fiscalisation des profits actuels qui alimentent l’inflation.
