L’unité pour le Cannelé
Avant la grande mobilisation demain, qu’il me soit permis d’appeler notre grande Nation à une mobilisation intermédiaire.
Oui, nous sommes un peuple aimant le débat, l’argumentation éloquente, maniant à tour de rôle mauvaise foi pour un bon mot et cartesianisme rationnel.

Et oui, il y a des sujets fondamentaux qui nous divisent profondément, passionellement, où nous devons convenir que la liberté est aussi pour l’autre de rester, malgré tous nos efforts, un fieffé imbécile sans culture scientifique.
Ainsi, nous le savons, il y aura toujours entre nous une blessure liée à l’histoire et les traditions, séparant irrémédiablement la France des libertés communales et des tolérances de mœurs et de philosophie, sensible à la séparation des pouvoirs, oui, chères sœurs et frères, vous l’avez reconnue, notre fière patrie de la chocolatine!
Et puis, plus septentrional, plus oriental par rapport à nous, qui sommes essentiellement sudistes tournés vers l’occident, nos cousins d’une France absolutiste, souvent pédants et jargonistes, faiblement sensibles aux mœurs libres et régulièrement épris des divisions de classe plutôt que de talent, nos compatriotes toujours soumis à un diktat quasiment germanique dans sa structure syntaxique, la France du pain au chocolat.
Sachons pardonner, et qui n’a jamais mangé de pain au chocolat dans l’exil parisien, ou commandé une variante sans gluten ni lactose , vegane, a l’étranger, ne soit pas dur à celles et ceux qui régulièrement sacrifient à la valeur du compromis honorable.

Mais nous sommes toutes et tous des françaises et des français!
Et il y a des moments où notre union, toujours sacrée, créa des moments incomparables de l’histoire humaine, émancipation de l’esprit mortel et, dans la fraternité, libération des corps oppressés.
Nous avons fait la grande révolution républicaine, la première qui accorde la citoyenneté sans condition de foi religieuse, et abolit L’esclavage.
Nous nous sommes libérés nous mêmes et la Résistance fut le creuset de la République sociale, qui elle-même, dans la douleur, tourna le dos à la colonisation.
Et à chaque fois que notre voisin le plus à l’est de nous, celui qui souvent nous imitant, parfois contre nous, inventa une belle philosophie, une belle poésie, mais aussi, en combattant nos idées, un terrible crime, nous attaqua, nous avons trouvé les ressources de nous unir.
Je vous appelle toutes et tous en ce moment solennel, à la veille d’une bataille décisive pour nos vies et notre dignité, à nous unir de nouveau face au sacrilège commis par ce pays où je vis et que j’aime aussi.
Non, voisins germains aux fières industries et implacable ignorance de la solidarité entre européens la plus élémentaire, ceci n’est PAS un « Rumkuchen », un gâteau au rhum.

Ceci est un Cannelé !
Montons toutes et tous aux créneaux de cette pâtisserie certes bordelaise mais d’abord française !
Non, on ne peut pas, au prétexte de vendre dans une gare centrale d’une capitale germanique, dénaturer ainsi cet objet de délices !
Françaises et français, chocolatine et pain au chocolat, unissons nous !
L’ennemi est peut-être implacable, mais ne sais pas, lui, jouer au rugby, et des lors, nous devrions le renverser !
Que nous formions le môle, que notre percussion l’éreinte, et que notre honneur soit restauré.
Il n’y aura pas de nouveau duc de Brunswick nous promettant l’anéantissement si nous choisissons la liberté, nous n’aurons pas besoin d’un consul suédois pour convaincre un Choltiltz de ne pas faire de Paris un Varsovie de l’Ouest, il n’est rien à craindre de Bismarck, et pas qu’il nous impose des réparations exorbitantes pour une guerre qu’il désirait.
Ceci n’est ni un « Yummie » comme le prétendent les australiens, ni un « gâteau au rhum », même si cet alcool peut être dans la recette, ni un « Rumkuchen », prononcez « roumcouren’ « .
Ceci est un CANNELÉ !

(Merci de notre Unité retrouvée ici cette journée, demain, reprenons la lutte du plus grand nombre face aux désirs égoïstes d’une petite élite insatiable).