La plume contre l’effacement républicain

janvier 8, 2023 0 Par Mathias Weidenberg
Juin 1848, à Paris 11e me, avant l’assaut ,
angle rue Faubourg du temple et rue St Maur.

L’esprit de service public de ce gouvernement, le sens de la république de ce président sont édifiants :
La santé publique cesse d’être la certitude pour le public d’accéder à la santé.
L’assurance retraite cesse d’être l’assurance d’un jour toucher, vivant, une retraite.
L’assurance chômage cesse d’être une assurance contre les pertes de revenus d’une période de chômage.
La sécurité publique cesse d’être sur la voie publique en sécurité, pour n’être que la sécurité des intérêts les plus privés.
La démocratie parlementaire cesse d’être le parlement comme matrice de la loi, il ne fait qu’enregistrer la demande du gouvernement, sans réel débat, comme dans les régimes autoritaires de notre histoire, empires bonapartistes ou régimes d’occupation par des forces étrangères.
Les nominations cessent d’être publiquement débattues et contrôlées, le gouvernement selon son bon vouloir, contre les recommandations des institutions, et sans même contrôle de la presse.
La liberté de la presse cesse d’être une réalité des lors que celle-ci est concentrée par quelques uns, suivant des intérêts non civiques mais industriels.
Les partis cessent d’être, les gages de succès électoraux en période d’avilissement du parlement passant par des mouvements sans démocratie, construits sur des chefs sans contestations, et l’adoration du chef en remplacement de l’éducation citoyenne et politique.
Les syndicats cessent d’être représentatifs, car on n’organise plus la démocratie sociale et les représentations dans l’entreprise, et le gouvernement préfère le rêve corporatiste, entre nostalgie vichyste et mémoire monarchiste.
L’Etat enfin cesse d’être le garant du bien commun, du service publique, de la “chose publique” pour être privatisé tant par son personnel, en supprimant les corps de fonctionnaires spécialisés et en détruisant les compétences au sein même des serviteurs de l’Etat, qu’en facilitant leur recyclage dans le privé après avoir fermé leurs perspectives de carrière dans le public, et en préparant la vente à la découpe des fonctions régaliennes à des services privés.

Macron cesse la République.
C’est une gomme effaçant deux cent trente ans d’histoire.

Juin 2022, le président de la République consulte les présidents de groupe parlementaire. Pour la première fois depuis 1986, l’extrême droite peut en constituer un, et celui-ci se révèle avec 89 députés un allié indirect utile, neutralisant la majorité relative seulement du parti du président.

Et bien, prenons la plume et réécrivons les pages glorieuses d’une révolution républicaine aujourd’hui, puisque la grande révolution est effacée.

Février 1848, départ en exil de Louis Philippe, roi corrompu et liberticide