L’expérience enseigne la vanité des « sommes de comportements individuels » pour faire système
Exemple : le tabac
Je vous avais préparé un long texte sur la morale individuelle et l’économie du tabac, bouffé par une fermeture intempestive d’un téléphone sans batterie, du passage du virilisme et le symbole phallocratique de la tige à une consommation en hausse surtout chez … les jeunes françaises.
Au point que 16% des femmes enceintes fument pendant leur grossesse.
Le tabagisme, produit de plantations genocidaires et esclavagistes, ne s’est pas réduit à coup de deconstruction du genre ou des leçons de morale des ligues de vertu.
Ce fut les lois motivées par des impératifs de santé publique qui ont rendus la consommation non désirable, très chère, alimentant une économie de contrebande, et ce dans des sociétés sans publicité ni recyclage culturel.
Pourtant, 35 ans plus tard, l’économie du tabac c’est 33% des français occasionnels, 26% des françaises accros (rapport de 2022).
Les buralistes, c’est 24 000 commerces, 1,5 milliards de CA, en hausse de 50% par rapport à 2015.
43 milliards de cigarettes sont vendues chaque année, un marché en valeur en hausse de 12% en 2020.
3 millions de consommateurs vaporisent.
35 ans de réglementation, d’information sanitaire, de deconstruction des clichés, et de condamnation morale n’ont pas entraînés par la seule force des changements de comportement individuel le moindre changement systémique.
Lorsqu’un écologiste, ou un animaliste, prends le problème par ce bout là, c’est aussi efficace que les dames patronesses bigotes des ligues de vertu.
Et je n’ai pas parlé de l’économie capitaliste du trafic sexuel des corps humains.
Alors les prêches sur le barbecue, par pitié, arrêtons.
