
L’idéalisme allemand, passion comptable
On le sait, Keynes est dépassé, la „trappe à liquidité“ une invention, et, dans le monde de nos économistes néoclassiques, monétaristes ou non, l’épargne, c’est forcément l’investissement.
Et bien les allemands (riches) laissent presque 1000 Milliards d’euros inutilisés sur des comptes courants, sans rémunération ni rien (source Handelsblatt du 4 octobre 2019). Ils les auraient en liasse de billets dans le matelas, que ce serait identique (les règles prudentielles d’après 2009 empêchant les banques de s’amuser avec ces montants pour engager des montants encore plus importants dans des jeux spéculatifs).
C’est ce qu’on appelle une trappe à liquidité.
Keynes pensait que la seule personne morale capable de mobiliser ces liquidités dormantes, par la contrainte de l’impôt ou l’acte volontaire de l’emprunt, c’était l‘Etat, pour mettre ces liquidités au service des investissements de long terme que NE DOIT PAS financer le budget courant.
Mais c’est terrible ça, Monsieur. L‘Etat ne doit pas avoir le moindre domaine d’intervention par l’investissement, c’est contraire aux règles des lois du marché, qui supposent que les trappes à liquidité, comme les crises financières, n’existent pas.
Ah. Mais les crises financières existent, il y en a eu une en 2008.
Ah. Mais ce chiffre donné ici par le principal hebdomadaire économique allemand démontre l’existence des trappes à liquidités.
Nan, nan, nan, nan : on veut garder notre zéro noir, et la perfection éthérée de l’idéalisme allemand, laisser nous tranquille avec votre réalité.