Le principal institut économique allemand réclame un plan de relance

septembre 11, 2019 0 Par Mathias Weidenberg

L’un des principaux instituts économique allemands, le DIW, réclame, le jour du débat budgétaire au Bundestag, “un plan d’investissement publics” pour éviter la récession en cours.

Merkel est contre, le FDP ne veut pas d’investissement mais plutôt une réduction des impôts des plus riches, et le SPD, qui dispose du ministère du budget, mais pas de celui de l’économie, semble vouloir bouger sur cette question.

Au delà des jeux des acteurs politiques, la multiplication des appels à la relance budgétaire des experts économistes et des syndicats patronaux démontre surtout que la crise qui vient risque d’être de grande ampleur, et très profonde.

Rappelons le : l’Allemagne est assis sur une montagne de liquidités, publiques et privées, qui ne trouvent d’autres débouchés que dans des prêts faisant perdre de l’argent (taux négatifs), la spéculation immobilière, le financement des dettes publiques hors d’Allemagn, où la trappe à liquidité, c’est à dire, le matelas. Des banques envisagent même d’appliquer des taux négatifs aux comptes courants ayant de gros forts soldes positifs, conserver l’argent plutôt que le faire circuler par la consommation ou un investissement quelconque, même risque, coûtant aux banques dunfait des taux négatifs de refinancement de la BCE.

Merkel ne veut pas de relance pour éviter d’être attaquée par les pires orthodoxes de son propre parti. L’AfD n’est pas né du refus des réfugiés, mais du refus de la politique de relance monétaire de la BCE et des paquets budgétaires décidés pour limiter la crise financière, puis pour limiter la crise spéculative de la dette publique européenne. Merkel en a conclu que toute politique budgétaire expansive ferait le jeu des forces politiques à droite de la CDU. Elle préfère donc une récession à se confronter politiquement à l’extrême-droite. De plus, elle n’a jamais été convaincue par les politiques menées pour relancer l’activité entre 2009 et 2010, ni par la politique monétaire menée depuis 2013. Son rêve, où ses convictions profondes étaient satisfaites, c’est le plan austeritaire européen de 2011-2013 qui déclencha sans raison, à contre courant du reste du monde, une récession européenne, mais qui aida à construire la compétitivité de l’Allemagne. Elle n’a toujours pas fait le lien logique entre la déflation salariale et l’appauvrissement des classes populaires allemandes sur la période et la victoire électorale sur un profil antisysteme de l’AfD. C’est lorsque l’AfD a justement cessé d’être le parti de la petite bourgeoisie anti-Euro pour être le parti du refus des élites politiques et du système démocratique actuel, système où les classes populaires sont perdantes, que celles ci se sont emparées de ce vote là.

Le refus obstiné de la droite allemande a relancer, contre les experts, contre les patrons, contre les intérêts mêmes des classes populaires allemandes, devrait donc renforcer encore plus l’AfD.

C’est justement ce que montrait le dernier sondage publié hier.

Rezessions-Abwehr: DIW fordert Milliarden-Investitionen vom Staat – SPIEGEL ONLINE

Der Bundestag debattiert über den Haushalt – und in Politik und Wirtschaft mehren sich die Forderungen, ein Abrutschen in eine Wirtschaftskrise mit höheren Staatsausgaben zu verhindern.

https://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/drohende-rezession-diw-chef-marcel-fratzscher-fordert-investitionspaket-a-1286202.html