Entre Berlin et Athènes
L’aéroport d’Athènes prouve de nouveau au berlinois que je suis à quel point la classe supérieure allemande aime le confort et le luxe d’infrastructures dans ses pays de tourisme, où elle ne paye pas d’impôts, et s’accommode de la ruguesse de ponts en ruine, d’aéroports jamais construits, de trains chroniquement en retard dans le pays où elle paye des impôts qu’elle fait réduire pour elle-même depuis vingt ans.
Le capitalisme allemand a connu sous Merkel l’une des phases les plus abouti de son accumulation, par les excédents commerciaux, qui sont les dettes de ses partenaires, et les excédents budgétaires, qui sont les dettes de ses pauvres.
Dans la reproduction de la force de travail, le capitalisme allemand a externalise autant que se peut les phases coûtant socialement et nécessitant l’impôt :
On ne procrée plus en Allemagne, on ne forme pas en Allemagne, on ne prends pas sa retraite en Allemagne et on ne tombe pas malade avant de mourir en Allemagne.
Tous les coûts sociaux et les coûts du travail doivent être réduits pour ne pas ralentir ce processus d’accumulation.
Le capitaliste allemand cependant n’investit pas. Il interdit les investissements publics et exige l’excédent budgétaire, créant une surabondance de capital telle que le coût de l’argent devient négatif. Il m’investit pas non plus de lui-même, refuse d’envisager un déplacement de son capital entre l’Allemagne et d’autre pays de la zone euro où les conditions de création, d’éducation et d’entretien d’une main d’œuvre abondante sont présentes, préférant la spéculation immobilière et acheter de la dette publique hors zone Euro (c’est à dire financer les infrastructures publiques contre rendements loin).
Dépassé par son rythme d’accumulation, il souhaiterai réussir quelque chose d’impossible : faire rémunérer à ne rien faire ses énormes quantités inusitees de capital accumulé.
Dans un État raisonnable, bismarckien, il y aurait longtemps qu’au nom du patriotisme et du prestige ce capital aurait été mis à contribution par l’impôt ou l’emprunt national pour construire des canaux, des cathédrales, des cuirassiers.
Dans un État fort, démocratique, où les intérêts contradictoires des classes sociales sont modérées par le jeu de deux blocs politiques alternatifs et irreconcilables sur le fond, l’impôt et lemprunt auraient permis de forcer ce capital à remettre en état routes, ponts, écoles, réseau ferré, réseau batelier, à accélérer la transition énergétique, à mettre à niveau les Epahd et créer les crèches pour stimuler la démographie, à transformer les méthodes de production et d’agriculture pour créer du durable, renouvelable, et social.
Mais l’état allemand est dirigé par une coalition de faibles et, selon la définition du philosophe Cipolla, d’adeptes de la Raison Stupide.
Bref: je suis en vacance, en transit pour Paros.