Il y a 6 ans, l’echec de l’appel transnational pour une autre Europe
Il y a six ans, en mai 2013, une alliance européenne se mettait en place et organisait le même jour à la même heure dans plus de 4 pays différents la présentation de l’appel pour une autre Europe.
Ce sont des syndicalistes, intellectuels et écologistes autrichiens qui étaient à l’origine de l’appel, repris par Attac en Allemagne et en France, par l’aile gauche du SPD – 29 de ses députés avaient voté un an auparavant contre la discipline de groupe contre le pacte fiscal (Tscg)- par les Linke, l’aile precursant les frondeurs du PS autour de Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann, les économistes atterrés, des syndicalistes, ainsi que le parti de la gauche italienne SEL.
Cet appel passa assez inaperçu. La presse française notamment y consacra aucun article. L’existence d’une initiative pan européenne proposant un discours alternatif et positif sur l’Europe ne l’intéressait pas. Mieux valait déjà les mouvements de bras dans le vide d’un Hollande conseillé par Macron, et déjà la fausse alternative « l’extrême droite ou les liberaux ».
Il y a quelques jours, Macron a publié une tribune d’une grande médiocrité. Il n’y traite ni d’agriculture, ni de fonds structurels, peu de la question sociale, et en des termes contradictoires. Il y enjambe la question démocratique.
Pourtant, Schulz et Royal le soutiens, la presse française–la tribune a fait pschitt à l’international–lui a consacré une belle couverture.
Le récit continue, avec une constance : censurer par le silence les visions alternatives de l’Europe.
C’est cette Stupidité aveugle qui motive pour tous les démocrates sociaux de revenir dans l’espace politique de la seule souveraineté, celui de la nation. À chaque tentative positive de le faire en Europe, on nous a ignoré.
Et cela en dit long sur l’ampleur du brouillard médiatique dans lequel baigne le débat public.
Ci dessous, le compte rendu de la conférence de presse à Berlin à laquelle j’avais participé.
J’ai du mal a comprendre comment après avoir fait la louange de l’appel transnational de 2013, mêlant des politiques, des syndicalistes de France, Allemagne, Autriche, etc. tu prones de se retrancher dans la « souveraineté de la Nation ». Quels mots, quels souvenirs, quel relents quand on leur ajoute un suffixe: souverainisme, nationalisme .
Comment refaire tout le chemin, si on revient à la Nation? Quel retour en arrière! Je ne veux pas refaire ce chemin qui en plus risque de ne pas aboutir
Il faut que l’Europe change, mais je suis sur qu’on ne pourra le faire en s’en retirant.
C’est ce seul élément qui m’empêche d’adherer au mouvement de Maurel, et je soupçonne derrière seulement des motivations internes et électoralistes. Je suis surpris que tu plonge dans ça.
La nation ça n’existe pas, c’est une construction idéologique dépendant d’intérêts locaux et .momentannés tu le sais toi qui vit Allemagne, avec me semblait il. la volonte d’en prendre la nationalité . Je le sais aussi vivant entre France Italie, Grece. Où se situe la nation pour toi, pour moi?
Ceux qui souhaitent une autre Europe ne se font pas entendre en Europe, mais le sont lorsqu’ils obligent au rapport de force dans l’élection nationale. C’est l’enseignement de la période 2013-2017: les initiatives transnationales n’ont pas abouti, alors que tenter de remporter l’élection nationale oblige à être pris en compte. C’est cela, et rien d’autre, que signifie ma conclusion.
Et pourquoi? Parce que si nous n’essayons pas de renverser le couvercle dans l’espace souverain que couvre les médias, il est facile de nous ignorer.
Arriver au pouvoir (ou tout au moins être assez fort pour s’en rapprocher) et agir ensuite, c’est une tactique, et un pari. Mais les positions prises au moment de la campagne des européennes , qui se semblent se rapprocher sur ce point des thèses du RN , de Dupont Aignant, de Asselineau, vont éloigner les personnes comme moi, qui croient profondément que l’Europe est une nécessité et qu’on ne peut pas s’en éloigner sans de graves conséquences à court terme.
Tirer des bords opposées à la route est une tactique courante en régate, mais désastreuse quand le vent devient contraire. Et ce vent contraire va vite être soufflé par le gouvernement, LREM, les partis tels que le PS, et les médias qui vont appuyer sur ce rapprochement des idées avec la droite et l’extrême droite et on n’entendra définitivement parler que « d’Extrême Gauche ».
Ce pari est très risqué, Il faudra une solide explication pour qu’il soit compris, mais ni FI, avec ses outrances, ni GRS, qui vu des médias n’en est qu’une sous-traitance électoraliste, n’ont une surface médiatique pour convaincre les personnes de ne pas voter pour l’illusion européenne de Macron, ou pour les empêcher de s’abstenir.
Chacun choisit sa voie.
Il ne reste qu’à faire campagne, chacun avec sa tactique, et on attendra le 26 Mai.
Mon article ne parle pas des Européennes, mais de l’hypocrisie d’un débat public censurant par le silence les initiatives positives parlant de la question sociale.
Cette censure oblige à travailler sur l’espace des élections nationales.
Quant au discours, j’avoue avoir du mal à distinguer la moindre proximité entre la tête de liste de FI Manon Aubry, ou Emmanuel Maurel et l’extrême-droite alors que Macron inflige aux institutions et au mouvement social le programme habituel de l’extrême-droite.
D’ailleurs, c’est la mise sur la touche des plus souverainistes de la FI qui a déclenché une crise en décembre, avec notamment le départ de Kuzmanovic. Donc j’ai du mal à comprendre d’où viendrais cette mise en équivalence, si ce n’est du matraquage tartuffien des médias.
Justement, c’est ça l’objet indirect de mon article. 🙂
un commentaire est le ressenti d’un lecteur sur un texte. J’ai déjà dit (je ne sais où) combien les paroles de Maurel sur la Nation m’éloignait de GRS. Je pense que je ne suis pas le seul. Résultat le 26.
Je te rappelle une vieille règle prendre les élections les unes après les autres.