J’ai donc quitté Facebook
En dix ans de militantisme accompagné de l’outil Facebook, j’aurais publié l’équivalent de… 5000 pages.
En fin de compte, ce travail editorial aura accompagné un débat public passant de l’affrontement sur les causes et remèdes à la crise financière, à une réduction du débat entre le pouvoir, seul légitime, et une opposition par définition factieuse, antisémite, ou traître à la Nation.
À quoi donc auront servi ces 5000 pages sur une plate-forme commerciale privilégiant par dessin les discours autoritaires et les logiques renforçant les pouvoirs établis ? Sans doute à légitimer la plate-forme elle-même, en servant d’alibi.
L’enjeu pour l’humanisme progressiste, celui dont découlent la République et le Socialisme, c’est de reconstruire un espace libre d’expression.
Dans ce débat hystérique dominés par les hypocrites et les charlatans, la raison sans doute doit redevenir prudente.
Bien sur, Facebook n’est pas l’outil idéal. Mais sa couverture est immense et pouvait maximiser ton influence. Je ne peux que regretter de ne pas avoir tous les jours ton avis documenté sur l’actualité politique. Je regretterai aussi tes publications sur d’autres sujets culturels. C’est quelques années passées en ta compagnie ont été très enrichissantes pour moi.
J’ai en fait choisi la voie inverse: je ne publie plus seulement pour les amis, mais en « Public ». Nous devons préparer dès aujourd’hui les luttes pour empêcher Macron d’être réélu, et peut-être que ce que je publie pourra influencé quelques personnes de plus. C’est là où tu vas manquer.
Mais je conçois tout à fait même si je le regrette que tu puisses être las de ce que tu penses être inefficace et que tu puisses être atteint d’une sorte de « tentation du désert » (rires).
J’attends quand même avec impatience ici tes nouveaux articles, et je n’hésiterai pas à les piller pour diffuser un peu de tes réflexions
Très amicalement (au sens plein du terme)
Robert Curbet
Ravi de te retrouver ici et merci pour ton message !
Je crois que Facebook choisit le bruit sur le contenu, et choisit qui influence, justement.
L’ermite n’est pas sans influence, le prophète isolé peut espérer être rejoint. Et la lutte contre l’autoritarisme va passer non par (seulement) les réseaux sociaux mais la vie réelle.