L’industrie

février 25, 2019 0 Par Mathias Weidenberg

Un ami politique dont j’estime beaucoup la profondeur de réflexion, Emmanuel Maurel, a publié un appel à revivifier l’industrie française.

Redonner un avenir à l’industrie française

Lorsque j’ai grandi, étudié, fait des classes préparatoires, un Institut d’études politiques, on me répéta que « l’industrie n’a pas d’avenir, les services prennent le pas, la classe ouvrière n’existe plus parce que l’industrie n’en emploie plus », et que ce mouvement était non seulement inéluctable, mais aussi souhaitable et progressiste, les ouvriers, mal payés, laissant la place à des métiers bac+ à la fois moins tentés par la lutte des classes et supposés mieux rémunérés.

Ce matin, 25 ans plus tard, sur mon vélo en direction du bureau, j’écoutais un reportage de la radio publique berlinoise Inforadio. A côté des inquiétudes sur la conjoncture allemande, après un troisième trimestre en négatif, le quatrième fut neutre, la radio rendait compte d’une étude selon laquelle Berlin « gaspillait » des emplois industriels.

En substance, la stratégie de favoriser les services n’avait pas permis d’utiliser les atouts berlinois, notamment l’abondance d’une main d’œuvre extrêmement bien formée en technique et ingénierie, et c’était bien dommage, car en moyenne, les emplois de l’industrie sont mieux payés que les services, et l’inégalité des salaires moins grande.

La passion technocratique française pour la fin de l’industrie me semblait finalement en comparaison être bien une passion réactionnaire, créant des emplois sous payés pour personnels sur qualifiés.

La révolte des gilets jaunes n’est certainement pas complètement étrangère à cette évolution.